Laxophobie : comment s’en sortir durablement ?

Souffrir de laxophobie, ou peur d’avoir une diarrhée soudaine, peut rapidement devenir un véritable enfermement. Cette phobie digestive, souvent invisible, est profondément invalidante : elle limite les déplacements, isole socialement et génère une anxiété constante.

Les personnes concernées par la laxophobie ressentent souvent une honte intense. Beaucoup n’osent pas en parler, même à leurs proches. Résultat : elles vivent seules avec cette peur, parfois pendant des années… voire des décennies. Pourtant, il est possible de s’en libérer.

Ma découverte de la laxophobie en tant que psychologue

J’ai rencontré pour la première fois cette phobie lorsque j’ai reçu en consultation un homme qui en souffrait depuis 17 ans. J’étais la première personne à qui il osait en parler. Marié, père de famille, il avait vécu toutes ces années dans le silence.

Ensemble, nous avons commencé un travail en hypnose. Deux séances ont suffi à le libérer presque totalement. Six mois plus tard, à la suite d’un stress professionnel, il est revenu pour une séance de consolidation.

Ce premier cas a été le point de départ d’un long chemin d’exploration de cette phobie. Depuis, j’ai accompagné de nombreuses personnes souffrant de laxophobie. Chaque parcours est unique, mais le travail repose toujours sur une approche globale et sur-mesure.

Sur quels aspects faut-il agir pour sortir de la laxophobie ?

La guérison de la laxophobie ne repose pas sur une méthode miracle, mais sur une compréhension fine de ses mécanismes et un travail en profondeur sur plusieurs plans complémentaires.

1. Comprendre comment la laxophobie s’est installée

La phobie digestive ne tombe pas du ciel. Elle prend souvent racine dans un événement vécu comme traumatisant, par exemple :

  • Une crise de diarrhée en public ou dans une situation sans toilettes.

  • Un épisode de douleur abdominale aiguë avec impossibilité de s’échapper.

Le cerveau enregistre alors une association forte entre la peur, le corps et la perte de contrôle. Comprendre l’origine de cette peur, c’est poser les premières briques d’une libération durable.

2. Identifier les comportements qui entretiennent la peur

Quand on souffre de laxophobie, on développe très souvent des stratégies d’évitement ou de réassurance, comme :

  • Éviter les transports, réunions, sorties imprévues

  • Aller systématiquement aux toilettes avant de sortir

  • Prendre des médicaments (type Imodium) « au cas où »

  • Porter des protections hygiéniques

  • Repérer obsessivement les toilettes partout

Ces gestes procurent un soulagement temporaire mais entretiennent l’idée que la menace est réelle, et empêchent la guérison. Le travail thérapeutique consiste à identifier, comprendre et désactiver ces réflexes conditionnés.

3. Travailler sur le stress et les déclencheurs émotionnels

Le stress chronique et les tensions du quotidien peuvent amplifier la laxophobie. Le travail se fait alors sur trois niveaux :

  • Physiologique : respiration, ancrage, relaxation, mais aussi accompagnement médical si des troubles digestifs réels sont présents.

  • Psychologique : identifier les sources de stress (travail, relations, couple…) et renforcer les ressources internes.

  • Attentionnel : apprendre à rediriger son focus, car la laxophobie s’accompagne souvent d’un hyperfocus sur le ventre et les sensations digestives.

Ce travail permet de réduire la réactivité du système nerveux, et d’enrayer le cercle vicieux anxiété → symptômes → anxiété.

4. Travailler sur la « philie » : l’autre face de la phobie

Un aspect peu connu mais essentiel : la philie, ou attachement inconscient à l’opposé de ce qu’on redoute.

Exemple : plus une personne valorise le contrôle, la propreté, la perfection… plus elle peut craindre l’inverse – ici, la perte de contrôle, le désordre, l’imprévisible.

Cette dynamique, documentée par des experts comme John Demartini, Jim Knipe ou encore par les neurosciences, explique pourquoi certaines phobies perdurent malgré un travail conscient. Si on ne désamorce pas cette « valeur survalorisée », le risque de rechute reste présent.

Travailler sur la philie, c’est restaurer un équilibre émotionnel, et offrir une base solide à la guérison.

5. Intégrer tous les leviers de transformation

Sortir de la laxophobie demande un travail complet, progressif, mais libérateur. Il inclut :

  • L’apaisement du système nerveux et la reconnexion au corps

  • La désensibilisation des souvenirs marquants (EMDR, hypnose…)

  • La modification des schémas de pensée et de comportements

  • Le travail émotionnel, identitaire et attentionnel

  • La gestion du subconscient et des croyances profondes

Deux manières de se libérer

Je propose deux accompagnements pour sortir de la laxophobie :

🎧 Programme d’auto-thérapie : Se libérer de la laxophobie

Une méthode complète à suivre à son rythme, alliant vidéos explicatives, audios guidés, workbook, et outils thérapeutiques. Ce programme reprend tous les éléments clés évoqués ci-dessus, dans un format accessible et structuré.

💬 Séances individuelles (visio ou cabinet à Rennes)

Pour un accompagnement sur-mesure, adapté à votre histoire, votre rythme, vos besoins. Nous travaillons ensemble pour désamorcer en profondeur les racines de la phobie.

Il est possible de vivre librement, sans cette peur constante

Beaucoup de personnes m’ont dit un jour :
« J’ai cru que je vivrais avec ça toute ma vie… »

Et pourtant, en osant en parler et en s’engageant dans un processus thérapeutique adapté, il est possible de retrouver la liberté de bouger, de sortir, de respirer sans cette peur au ventre.