Pourquoi votre collègue refuse toujours les sorties d’équipe ? Et si c’était plus qu’une mauvaise volonté…

Vous avez sans doute remarqué ce collègue qui décline systématiquement toutes les invitations :
🎳 Un bowling entre collègues ? Non.
🥾 Une rando organisée par le CSE ? Non.
🍻 Un simple verre le jeudi soir ? Encore non.

Au départ, vous respectez. Après tout, chacun fait ce qu’il veut.
Mais à force, vous vous interrogez :

  • Est-ce qu’il ou elle vous snobe ?

  • Est-ce une attitude passive-agressive ?

  • Est-ce simplement un.e introverti.e ?

Et si, en réalité, ce comportement cachait une laxophobie — une phobie méconnue mais très invalidante : la peur d’avoir une diarrhée en public.

La laxophobie, une peur difficile à partager

 

La laxophobie n’est pas un simple “stress digestif”. C’est une phobie sociale et corporelle : la peur intense d’être pris.e d’une diarrhée hors de chez soi — au bureau, en réunion, sur l’autoroute, dans un bar. Cette peur peut devenir tellement envahissante qu’elle pousse à éviter toute situation perçue comme “risquée” :

  • Sorties avec repas ou boissons

  • Activités dans des lieux sans toilettes

  • Réunions longues sans pause possible

  • Voyages ou déplacements pros

Résultat ? Des refus répétés, un isolement discret mais réel… et souvent un mal-être difficile à expliquer sans honte.

L’impact professionnel : isolement, stagnation, incompréhensions

 

Au travail, la laxophobie peut devenir un vrai handicap invisible.
On observe souvent :

  • Refus systématique d’événements collectifs

  • Difficulté à participer pleinement aux réunions ou formations

  • Recul face aux opportunités qui impliquent de se déplacer

  • Moins de lien informel avec les collègues

Petit à petit, la personne peut se marginaliser sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi. Elle passe pour distante, étrange… ou carrément associable.

Mais ce repli n’est pas un choix : c’est une stratégie d’évitement face à une peur profonde, souvent accompagnée de troubles digestifs type SII/IBS (syndrome de l’intestin irritable), très corrélé à la laxophobie (source).

Le Covid-19 et le télétravail : un terreau fertile pour l’évitement

 

La pandémie a changé la donne.
Pour beaucoup, le confinement a été un soulagement : pouvoir rester chez soi, éviter les interactions sociales, les déplacements, les toilettes publiques

Mais psychologiquement, ce soulagement est un signe de compulsion : plus je reste dans ma “zone de sécurité”, plus ma peur de sortir grandit. Cela renforce le cercle vicieux de la phobie.

Et depuis, le télétravail est devenu une norme.
Pour les personnes laxophobes, c’est un piège séduisant : elles peuvent éviter sans avoir à se justifier. Mais au fond, elles s’enferment dans leur peur, sans possibilité d’exposition progressive ou de réassurance interne.

Et pour les collègues, que faire ?

 

Bien sûr, on ne peut pas tout deviner, ni diagnostiquer quelqu’un dans son dos.
Mais il est important de garder l’esprit ouvert : certains refus ne sont pas de la mauvaise volonté, mais de l’anxiété.

✅ Évitez les jugements rapides (“il est asocial”, “elle se prend pour une star”).
✅ Ne forcez pas à participer, mais gardez le lien.
✅ Proposez parfois des formats différents, plus souples, plus rassurants.
✅ Et si vous êtes manager : soyez à l’écoute de ces signaux faibles. Proposez un cadre confidentiel, sans pression.

En résumé

 

  • Certains collègues refusent tout ce qui sort du cadre : c’est peut-être le signe d’une phobie invisible.

  • La laxophobie touche la vie pro, les relations sociales, les opportunités de carrière.

  • Le télétravail et la période Covid ont pu renforcer ces mécanismes d’évitement.

  • Plus que jamais, il est temps de normaliser la parole autour des phobies liées au corps et à la santé mentale.